Jeudi 23 février : Un WE canyon commence, en fait, la
veille. Le four chauffe les petits plats mitonnés pour être
partagés. On prépare ses affaires : valise, change, trousse de
toilette, duvet, matériel. On s’organise. Pas à pas, on pèse
l’utilité de certaines choses : Une deuxième serviette ?
Ouais, c’est bien pour les thermes. Un gros pull de ski ?
Inutile, la météo annonce un printemps. Le rasoir ? Bof, on va
plutôt en profiter pour rester nature.
Les paquets s’entassent dans le
garage. Dernière vérification, centrée sur l’équipement :
le haut et le bas de la combinaison. Le baudrier, correctement
équipé. Sifflet, casque. Chaussons néoprènes, lycra : on
tasse dans le sac canyon. Les « best star » iront dans le
cabas de supermarché à côté.
C’est prêt, on boucle. La quiche
sort du four. Tiens, ça sent bon dans la cuisine. Avant de se
coucher, on révise la route, un coup d’œil à « descente
canyon ». On y est déjà un peu. Au dodo, et demain on se
caaaaaaaaaaaaaaasse. Voilà.
Vendredi 24 février : Une journée de boulot comme les
autres. A un détail près, le coffre est plein et tout à l’heure,
je me caaaaaaaaaaaaaaaasse. A 17h15, éjection. Kénavo les
bouseux, je ferme la session et je me dirige vers le point de
rendez-vous du co-voiturage. En 15 minutes, on rassemble nos affaires
avec Patrick et Cathy. Tétris dans le coffre, organisation
millimétrée (Patrick), la cocotte de tajine (Cathy) trouve sa place
dans le coin du fond. On verrouille et on démarre.
Dernière étape avant le lâcher
prise : sortir de l’agglomération en limitant les bouchons.
Un itinéraire bis improvisé nous amène jusqu’au péage. Un coup
de carte bleu et on passe les remparts. Ça y est, on est dehors,
maintenant c’est vraiment parti. Les SMS crépitent, Céline et
Toinou, sont devant nous. Le voyage est rythmé par les
papotage et conversations : dommage, l’actualité des ragots
est mince en ce moment dans le club. Faudrait penser à en inventer
un ou deux.
Juste avant d’arriver, une vieille
205 (GTL d’après Patrick) nous double deux fois, coup sur coup :
un Bernard Darniche local qui s’amuse à enfumer les touristes dans
des virages sans visibilités. On rouspète dans la voiture, puis on
se marre en évoquant les kékés des années 80 et certains modèles
qui ont marqué l’histoire de l’industrie automobile française
(La Fuego). Puis, on arrive dans le gite. Toinou
et Céline ont déjà pris possession des lieux. Premier repas
partagé : muffins chorizo, quiches aux poireaux ou au thon. On
part se coucher, panse bien arrondie. Tiens, c’est quoi cette
grosse trace rouge au-dessus du lit, sous un bout de papier peint
déchiré ? Amityville, la maison hantée ?
Samedi 25 février : Les fantômes nous ont fichu la
paix, on a tous bien dormi. Dehors, le ciel est bleu profond, pas un
souffle d’air, le paysage est serein.
Pascale, Michel et Marcel arrivent
en avance sur l’horaire. Ils sont matinaux, on le savait, ça se
confirme. On s’embrasse autour d’un café et on enchaine.
Direction Cambre d’Aze : une petite station de ski de
Cerdagne, plongée dans la forêt et couronnée d’un cirque.
Ambiance détente. Quelques pistes tranquilles avant d’embrayer:
une bonne vieille rouge non dammée, longue, étroite, parsemé de
bosses bien marquées, comme on les aime. On termine la matinée le
souffle un peu court, et la bouche asséchée par l’effort. Il est temps de se remettre aux
choses sérieuses: resto. On commande les frites, paninis, bières,
saucisses etc…Au soleil, sur la terrasse. Les conversations
ravivent les aventures sous les cascades: Baléares, Tessin,
Sierra.
Un incident, Pascale s’abime le
coude en glissant dans le couloir du resto. Marcel assurera les
soins. Le seul point négatif d’un week-end presque parfait. Le
lendemain, pas de canyon pour Pascale, elle fera de jolies photos du
groupe dans le dernier rappel. L’après-midi s’enchaine comme
le matin, durement : soleil, neige, ski et rigolade. Un téléski
violent au démarrage nous donne l’occasion d’essayer diverses
techniques pour éviter la secousse du départ. Ces tentatives, plus
ou moins farfelues, plus ou moins élégantes, les conseils des
pisteurs ne semblent pas efficaces : Patrick et moi, on se fait
toujours broyer le postérieur par la perche. Un remontant :
les bains de Saint-Thomas. L’eau aromatisée au soufre est à 30°.
Il y a un peu de monde, le passage des vestiaires nécessite de la
dextérité pour sauter dans une cabine avant les 3 familles qui
souhaitent aussi passer. Mais ensuite, pure détente : bloup,
bloup. On flotte peinard en refaisant le monde, le club, la
politique…Et un plongeon canard pour des photos étanches. La faim nous fait sortir de l’eau.
Direction le Tajine de Cathy (et la semoule de Patrick). Là encore,
on se remplit la panse. On cale. On attendra le lendemain matin pour
s’occuper vraiment du gâteau (alsacien ? Tourangeau ?)
de Céline et Toinou. Dimanche 26 février : Toujours pas de fantômes. La nuit a
été tranquille, même pour notre blessée. La matinée ne ressemble
pas à une matinée canyon : lever à 8h, pas de vérification
affairée des sacs et des cordes, pas de briefing d’équipe. On
prend son temps. On a le temps. Le canyon est court, sans difficultés
particulières. On part à 10h00, conformément à
l’horaire (quand même).
Stupeur au parking du canyon :
3 groupes sont déjà en partance et un quatrième commence à
décharger. Toinou commente : « ça devient la grosse
fréquentation ce truc. Il y a cinq ans, il y avait juste quelques
nudistes ». Sauter dans des vasques d’eaux chaudes garnies de
nudistes… Encore quelque chose qu’il me reste à expérimenter
chez Jacuzzi… Que dire de ce canyon ? L’eau
n’y est pas si chaude que ça. Plutôt tiède en fait. Et, il n’a
pas la splendeur des bijoux de la Sierra. Une mise en bouche pour la
suite de la saison. Je ne parlerai pas du retour. Les
retours, c’est chiant : on n’est plus tout à fait dans le
week-end et pas encore dans le cours normal de sa vie. C’est quand la prochaine sortie ?
Canyon parcouru : cascades chaudes de Thuès 3.2.2
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